Comment choisir sa police d'écriture pour sa communication ?

Polices d'écriture

Publié le 30/06/22 – Révisé le 30/06/22

La police d’écriture est un élément anodin pour beaucoup de personne, pourtant centrale dans votre communication. Aussi appelée font, elle joue un rôle important dans le message que vous souhaitez transmettre : plutôt sérieuse ou drôle ? Atypique ou distinguée ? Formelle ou proche ? Tant de messages subliminaux passent par la manière dont est écrit votre message et il faut, donc, porter autant d’attention à cet élément qu’aux autres éléments de votre communication.

Partons ensemble à la découverte des différents types de police, leur histoire et nos conseils pour choisir la meilleure typographie pour vos imprimés, que ce soit des rapports, des affiches promotionnelles et plus encore !

Qu'est-ce qu'une police d'écriture ?

Une police de caractères est un ensemble de caractères regroupant tous les corps (la taille d’un caractère) et les graisses (l’épaisseur du trait) d’un même ensemble, coordonnés entre eux via un espacement unique, afin de constituer un alphabet cohérent et utilisable. Aujourd’hui, les plus connus sont Arial, Calibri ou Comic sans MS.

Histoire des polices d'écriture

La première police d’écriture est née en même temps que l’imprimerie de Gutenberg, en 1450. En effet, la naissance du processus industriel d’impression a forcé la formalisation d’une écriture unique, avec les poids qui appliquaient l’encre sur le papier, bien qu’il y ait des exemples remarquables avant cette date. Par exemple, la colonne Trajane, érigée en 113 ap. JC à Rome, porte, à sa base et son sommet, un message dont l’écriture peut faire penser à une police, bien que les typographes ne la considèrent pas comme telle car la qualité dépend notamment du talent du graveur.

 

La police de Gutenberg existe encore aujourd’hui sous le nom «Textura» dans nos ordinateurs. Bien que difficile à lire, elle se rapproche au mieux du style d’écriture gothique des moines copistes. Il faut ensuite attendre encore dix ans, en 1460, et les frères Giovanni et Vendelino da Spira, des immigrés allemands en Italie, pour avoir la première typographie en alphabet romain. Ce sera le début d’une transition qui trouvera son point d’orgue en 1520, quand Claude Garamond livrera la police du même nom à François 1er.

 

William Caslon IV est aussi un grand nom dans le domaine de la typographie. C’est lui qui, en 1816, invente la police «Caslon Egyptian» pour sa fonderie. La particularité de cette police, qui la rend unique à l’époque, est que c’est la première police sans empattement (sans Serif). L’empattement désigne les petites extensions qui se trouvent sur les extrémités des caractères, ceux-là représentant les traits laissé lorsque l’écrivain lève sa plume du papier.

Processus d'encrage sur une plaque d'impression de police d'écriture

Vers la classification des polices

Par la suite, l’évolution majeure des polices d’écriture intervient en 1921 grâce à Francis Thibaudeau, typographe français qui est à l’origine de la classification Thibaudeau. Ce système classe l’intégralité des polices d’écritures en quatre grandes familles, selon leur type d’empattement (triangulaire, filiforme, rectangulaire ou sans empattement). Ce type de classement sera complété, et optimisé, en 1954 par Maximilien Vox, un autre typographe français, qui a regroupé les polices en se basant sur les tendances et l’histoire de ces dernières plus que sur la forme des empattements. Il en défini onze familles. D’autres classifications vont plus loin, encore, comme le «Codex 1980» du français Jean Alessandrini, qui définit jusqu’à dix-neuf familles de polices différentes !

 

De 1962 à 2021, l’Association typographique Internationale (ATypI), institution américaine, adopte la classification de Maximilien Vox sous le nom «Classification Vox-Atypi» et devient une norme internationale, comme en France en 1977 sous la norme NF Q60-007.

 

En résumé, il faut retenir qu’il existe cinq grandes catégories de polices, avec chacune des caractéristiques différentes :

  • Les fonts Serif (avec empattement), qui offrent un côté sérieux, traditionnel, haut de gamme. (Times New Roman)
  • Les fonts Sans Serif (sans empattement), plus moderne, agréable à lire et rationnel (Helvetica)
  • Les fonts Cursive, simulant l’écriture manuscrite plus personnelle, mais aussi moins formelle et enfantine (Script)
  • Les fonts Fantaisie, idéales pour les titres et logos
  • Les fonts Monospace, simulant l’écriture d’une machine à écrire

Quelle police choisir ?

Maintenant que nous avons fait le tour des différents types de police au fil du temps, quelle sera la typo parfaite pour votre projet ? Eh bien tout dépend de ce dernier ! En effet, choisir une police d’écriture pour une communication dépend avant tout du projet sur lequel elle va être appliqué.

Police web ou print ?

Dans un premier temps, il faut savoir que certaines polices sont plus adaptées pour une communication web et d’autres pour une communication physique. En règle générale, les polices Sans Serif sont plus adaptées à un format web, car facilement adaptables à la taille de l’écran. A contrario, les polices Serif sont majoritairement utilisées dans les médias plus traditionnels, comme la presse ou la littérature.


Aussi, il est déconseillé d’utiliser plus de trois polices de caractères différentes pour vos productions. En effet, cela joue sur l’attention de vos lecteurs et peut nuire à la cohérence et à la lisibilité de votre message. En règle générale, on utilise une police d’écriture pour le corps du message en détachant les titres et sous-titre avec d’autres polices. Dans le cas d’une affiche, par exemple, on peut jouer avec les polices pour détacher un mot ou une ligne par exemple. 

En règle générale, les contrastes comme un mélange de polices avec ou sans Serif, avec un gras plus ou moins importants…  Sont de bonnes combinaisons impactantes. À l’inverse, dans le cas d’un rapport de stage, d’une thèse ou d’un mémoire, privilégiez des polices plus traditionnelles comme Arial ou Roboto pour le corps de votre texte.

police écriture communication

Quelques conseils

Concernant la taille de la police, 12 points semble le minimum vital, même si certaines polices restent assez peu lisibles à cette taille. En règle générale, les sites internet d’informations utilisent des polices allant entre les tailles 14 à 18, pour faciliter la lecture des personnes ayant une vue basse ou fatiguée.

 

Car le point principal de la recherche d’une bonne police est de penser avant tout à votre cible et au message que vous voulez transmettre grâce à elle. Souhaitez-vous donner une image sérieuse et officielle à votre écrit ? Plus proche et personnelle ? Est-ce un jury ou de fidèles lecteurs qui va découvrir votre travail ? Ces questions doivent toujours rester en tête quand vous choisissez vos polices. Cela ne veut pas dire que vous devez être fixé sur une seule police, mais qu’il doit y avoir une cohérence, une globalité dans celles que vous utilisez pour que votre message et vos intentions ne soient pas implicitement brouillés.

 

Enfin, nous ne pouvons que vous conseiller de ne pas utiliser la police par défaut de votre éditeur de texte. En effet, ces polices sont trop bien connues des lecteurs et vous ne susciterez pas immédiatement l’intérêt avec une police qui a été vu de trop nombreuses fois. Des sites comme Dafont ou Google fonts proposent des polices gratuites ou payantes, pour vous ouvrir encore plus de possibilités et de combinaisons possibles pour votre document.

Le cas des polices propriétaires

Pour donner une idée de l’importance du choix d’une police lisible, penchons-nous un peu sur le cas des polices propriétaires. De nombreuses entreprises n’hésitent plus, aujourd’hui, à faire appelle à des graphistes pour qu’ils construisent une police unique et liée à la marque qu’elle représente. Ce fut le cas de la banque Goldman Sachs qui, en fin d’année 2020, a sorti le Goldman Sans, une police visant à refléter les 150 ans d’expérience de l’établissement tout en offrant un horizon vers l’avenir. Mais cette banque n’est pas la seule dans le domaine : Nokia, Hermès, Toyota, CNN…

 

À chaque fois, l’entreprise qui a changé sa police cherche à se différencier de ses concurrents tout en valorisant ses valeurs, ses projets et sa vision de l’avenir. Cela entre aussi dans le processus de l’image de marque. De la même manière qu’un logo, un ensemble de couleurs ou slogan permet d’identifier immédiatement une marque et une image, une police unique renforce ce sentiment d’appartenance et joue sur notre inconscient.

 

C’est là aussi une preuve que l’étude et le choix d’une police adaptée est tout aussi important que le design ou le message que vous souhaitez transmettre : si des entreprises aussi puissantes que Coca-Cola, Renault ou Chanel ont poussé l’étude de leur image jusqu’à la création d’une police spécifique, il n’y a aucune raison pour vous de laisser un aspect qui peut paraître négligeable, mais qui, finalement, à une importance capitale dans la globalité de votre communication.

 

Et pour aller plus loin dans la rédaction et la mise en place de votre document, n’hésitez à consulter notre article sur la mise en page d’un mémoire, d’un rapport de stage ou d’une thèse ou encore celui sur la reliure la plus adaptée à votre document imprimé

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