Comment devenir auteur autoédité ?

Des exemples de couvertures

Publié le 04/07/22 – Révisé le 04/07/22

Depuis quelques années, le monde de l’édition subit une transformation qui rebat les cartes en faveur des auteurs. Si, jusqu’alors, publier un livre et être édité étaient un parcours du combattant en ne touchant qu’une petite part du prix du livre (moins de 10 %), un nouveau mode d’édition gagne en popularité et en puissance : l’autoédition.

Qu’est-ce que c’est, exactement ? Quels en sont les avantages et les contraintes ? Comment devenir un auteur autoédité et pouvoir publier son livre ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir à la suite de cet article

Devenir auteur autoédité : qu'est-ce que ça veut dire ?

La chaîne de l'édition

Éditer un livre, c’est entrer dans un circuit dans lequel plusieurs acteurs vont amener leur expertise pour passer de l’auteur au lecteur :


  • L’auteur se charge de la création originale du manuscrit tapuscrit. Il le crée, le corrige, l’adapte et le retravaille. Il enverra ensuite le manuscrit à une maison d’édition.
  • La maison d’édition, si elle accepte le manuscrit, se charge de faire éditer un livre. C’est-à-dire gérer la mise en page, la création de la couverture, de l’impression, de l’administratif légal et de la promotion du livre ainsi que de toute la logistique attenante (stockage, expédition, gestion de stock…). Elle peut le faire à ses frais (on parle alors d’une édition « à compte d’éditeur ») ou en facturant l’auteur (on parle donc d’une édition « à compte d’auteur »).
  • Le distributeur est là pour faire le lien entre la maison d’édition et les points de vente. Bien souvent, il s’agit de filiales des maisons d’éditions qui peuvent aussi s’occuper d’autres maisons d’édition, plus petites. Son rôle est de préparer la sortie d’un livre (promotion auprès des revendeurs, communication…)
  • Les revendeurs qui s’occupent de vendre le livre au public. Il peut s’agir de points de vente physiques comme les librairies ou virtuels comme les sites d’e-commerce.


Chaque acteur va prendre une part sur le prix du livre, qui est généralement défini dans le contrat d’édition. En général, l’auteur touche 8 % du prix de vente hors taxes ; les coûts de fabrication varient de 10 à 15 % ; 15 à 20 % pour la distribution ; 20 % pour les frais de l’éditeur et entre 30 à 40 % pour les libraires.

la liberté de l'autoédition

L’autoédition, ou autopublication, vise à se séparer du maximum d’intermédiaires pour permettre à l’auteur de gagner en liberté :


  • Liberté créative et éditoriale, tout d’abord. En effet, se séparer d’une maison d’édition, c’est pouvoir choisir ce que l’on publie, comment on le publie et sur le ton que l’on souhaite sans avoir à entrer dans un moule prédéfini. Grâce à cet affranchissement éditorial, c’est aussi la liberté d’adaptation que l’auteur retrouve en pouvant choisir si oui ou non son œuvre peut être adaptée et dans quelles conditions.
  • Retrouver une maîtrise du temps. Il n’est pas rare qu’une année entière s’écoule entre le dépôt du manuscrit et la mise en rayon de son livre. Grâce à l’autoédition, l’auteur gagne du temps ou, du moins, maîtrise chaque étape et peut choisir d’accélérer (ou de ralentir) en fonction de sa stratégie.
  • Liberté financière, enfin. Car supprimer des acteurs, c’est supprimer des postes de dépenses pour publier un roman qui augmenteront les droits d’auteur. Cela permet deux cas : La première est d’augmenter les revenus de l’auteur, la seconde est de baisser le prix global du livre en espérant augmenter ses ventes. Bien évidemment, jouer sur les deux cas peut être envisageable.


Ainsi, l’auteur doit maîtriser la logistique du livre afin de pouvoir assumer tous les rôles et, ainsi, n’avoir à déléguer que le strict minimum pour publier son livre. Et c’est là où se situe la grande différence avec l’édition à compte d’auteur car, dans ce cas précis, bien que l’auteur supporte tous les frais d’édition, il n’a pas de réel pouvoir de décision sur le choix des intervenants.


Enfin, l’autoédition se fait avec un livre papier physique ou un e-book, un livre numérique, que l’on peut lire sur une tablette type Kindle ou Kobo.

Qui peut devenir auteur autoédité ?

On peut regrouper les auteurs en trois catégories distinctes :

 

  • Les écrivains dits amateurs : Ce sont des particuliers pour qui écrire un livre est un plaisir comme un autre et qui souhaite garder une trace physique. Leur but est purement récréatif et ils ne cherchent pas à tirer de bénéfices, car la diffusion se fait surtout dans le cercle familial, amical ou associatif.
  • Les auteurs entrepreneurs : ils ont choisi cette voie par conviction, par envie ou pour le goût de l’aventure. Ce sont des auteurs qui cherchent à se faire connaître et à diffuser largement leur œuvre. Ça peut être dans le but d’avoir un complément de revenu jusqu’au revenu unique et principal.
  • Les auteurs professionnels : Ils sont déjà engagés avec un ou plusieurs éditeurs, ont déjà été édité mais, par goût de l’aventure ou par volonté de s’affranchir, ils autoéditent une partie de leurs œuvres. Ça peut être des manuscrits rejetés ou jamais édités, un exercice dans un tout autre style ou une œuvre s’éloignant de la ligne éditoriale de la maison d’édition à laquelle l’auteur est attaché…

 

Ainsi, l’autoédition n’est pas un sous genre de l’édition où les textes seraient de moins bonnes qualités, du fait que les auteurs choisissant ce type d’édition ont des profils multiples. Il est même possible de naviguer entre ces différentes catégories, comme ce fut le cas pour E. L. James, l’auteure de 50 Nuances de Grey, ou d’Aurélie Valognes, auteure de Mémé dans les orties, vendu à plus d’un million d’exemplaires et de Au petit bonheur la chance, faisant partie des « Livres de l’Année 2018 » du magazine Lire. Elles ont toutes les deux commencées par l’autoédition avant d’être repérées et de se faire publier par des maisons d’éditions

Comment publier un livre ?

De l'idée au papier

Vous êtes prêts à vous lancer dans l’aventure et votre manuscrit est maintenant terminé ? Voici les différentes étapes à respecter pour produire un livre.

 

Avant de lancer votre livre à l’impression, il faut le purger de fautes éventuelles (orthographe, conjugaison, grammaire…), le mettre en page aux normes littéraires (début de chapitre à droite, numérotation des pages…) et créer sa première de couverture. D’ailleurs, pour ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre article sur 10 outils gratuits de création graphique sur Internet ou celui sur les marges et fonds perdus, indispensables pour l’impression.

 

Ensuite, il vous faudra choisir un imprimeur. C’est une étape importante, car il en existe beaucoup, à tous les prix et à toutes les qualités. Il n’est que trop conseiller de multiplier les devis, voir les autres réalisations et de définir, dès le départ, le type de reliure et vos attentes précises envers votre livre, comme l’impression à la demande, par exemple. Si vous souhaitez connaître les différences entre impression numérique et impression offset, n’hésitez pas à lire cet autre article de notre blog !

Quelles sont les démarches administratives avant la mise en vente d'un livre ?

Dans le même temps, si votre but est la commercialisation de votre livre, il faudra faire une demande ISBN (pour « International Standard Book Number » ou Numéro international normalisé du livre) auprès de l’AFNIL (l’Agence Francophone pour la Numérotation Internationale du Livre) et faire apparaitre ce numéro sur la quatrième de couverture (via son code-barres) et sur la page de copyright, ainsi que prévoir le dépôt d’un exemplaire de votre écrit auprès de la Bibliothèque Nationale de France, à Paris. Si votre publication est destinée à la jeunesse, il faudra, aussi, le déposer en deux exemplaires à la commission CSCPJ (pour « Commission de Surveillance et de Contrôle des Publications destinées à la Jeunesse »). Ces demandes et dépôts sont obligatoires pour quiconque souhaite éditer son livre, c’est ce qu’on appelle le dépôt légal.

 

 

Maintenant que votre livre est édité et que vous avez l’autorisation de commercialiser votre livre, il faut trouver des points de vente ! Libraire spécialisé, grandes surfaces, sites internet, comité de lecture, salons… Une multitude de solutions existent. À vous de définir celles qui vous convient et à prendre contact avec les responsables des différents points de vente pour organiser votre distribution (sans oublier de prévoir les envois par la poste si vous faites de la vente par internet).

Comment financer l'autoédition ?

Se lancer dans l’autoédition, c’est comme lancer sa propre entreprise : ça demande du temps, une bonne vision et de l’investissement. Ne serait-ce que pour payer les différents prestataires dont vous avez besoin, vous devez avoir constitué un capital avant de vous lancer. Évidemment, vos ventes seront là pour compenser et remboursé ce capital emprunté.

 

Vous pouvez utiliser vos fonds personnels, comme vos économies, pour vous lancer, bien que vous risquiez une perte d’argent (si votre livre n’arrive pas à se vendre, par exemple) ou faire appel au financement participatif ! De nombreuses plateformes comme Kiss Kiss Bank Bank ou Kickstarter sont massivement utilisées pour lancer des projets !

 

 

Présentez votre œuvre à votre futur lectorat, prévoyez quelques avantages, fixer un objectif et constater les bénéfices ! Non seulement vous aurez un fond en amont pour payer vos intervenants, mais vous avez aussi une idée de l’engouement de votre livre ! Ainsi, vous évitez les productions à perte (ou d’en produire trop peu) et vous avez un argument de poids pour atteindre le monde de la librairie (car il est toujours plus simple de rejoindre les catalogues quand on peut, déjà, justifier de ventes sur un premier roman, par exemple).

 

En définitive, devenir auteur autoédité est un parcours qui nécessite de la réflexion et de la préparation, que vous décidiez de vous lancer en solo ou que vous choisissiez plusieurs acteurs pendant le processus. Cependant, c’est aussi une aventure enrichissante qui séduit de plus en plus, que ce soit pour le simple plaisir de tenir son propre livre dans ses mains ou pour éditer des livres dont on a longuement rêvé !

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